Québec sans sida – Cap sur 2030
Dans sa Stratégie globale de lutte contre le VIH/Sida, le programme mondial de l’ONUSIDA présente des objectifs clairs pour éradiquer l’épidémie d’ici 2030. Les 34 organismes de la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA) sont mobilisés et ont défini, en 2021, leurs priorités dans le document « La Riposte communautaire québécoise au VIH ». Les solutions existent déjà dans la mesure où il y a une volonté politique; c’est plus qu’une question d’argent c’est aussi de repenser le système de santé et la COVID a généré une certaine réflexion plus globale sur l’offre de services et de soins en santé.
Pour expliquer son rôle et ses besoins, le milieu communautaire a organisé le 26 juillet à Montréal, une conférence-panel couverte par les médias, en marge de la 24e Conférence internationale sur le Sida tenue à Montréal. La Fondation Québécoise du Sida et la COCQ-SIDA ont participé à l’organisation de la 24e Conférence notamment au Village Global où les organismes du monde entier exposaient leurs services. Bien que les élu.es municipaux, provinciaux et fédéraux aient ont été invité.es; nous ne pouvons pas dire qu’ils ont répondu présent ou bien qu’ils aient assuré le leadership attendu afin de s’entendre sur des solutions communes.


Mais où étaient les leaders politiques durant la Conférence ? Il y a eu plusieurs malaises avec l’annulation de la présence du Ministre fédéral du Développement international à l’ouverture de la Conférence bien que le Ministre fédéral de la Santé ait fait une annonce de financement ponctuel très ciblé et ait participé à la clôture de la Conférence. Les délégué.es du gouvernement du Québec ou du ministre de la Santé ont été discrèt.es si il.elles ont été présent.es.
La conférence internationale accueillait 8 500 experts en VIH à Montréal. Il aurait été opportun que les gouvernements du Québec et du Canada s’engagent fermement pour atteindre les objectifs communs de l’ONUSIDA.
Même si le Canada s’est avancé, les actions gouvernementales ne sont pas encore en cohérence avec les demandes et les besoins des experts communautaires et médicaux. Les soins de santé sont de compétence provinciale, les efforts de dépistage, d’accès aux soins et aux médicaments doivent être menés par le ministère de la Santé et des services sociaux.
Plus que des objectifs en matière de VIH ou des infections transmises sexuellement et par le sang, le milieu VIH a façonné la médecine moderne avec la création des initiatives aux maisons de soins palliatifs, d’aide médicale à mourir, avec l’implication des personnes atteintes dans la recherche ou dans les campagnes de sensibilisation, sans parler de l’impact sociale de l’éducation à la sexualité et la défense des droits de certaines populations marginalisées ou vulnérables.
Devant l’assaut du coronavirus, les autorités en santé ont oublié la dernière grande pandémie, celle du sida, pour laquelle notre expertise aurait pu aider à freiner la pandémie de la COVID-19 si nous avions été mis à contribution.
Nous, les organismes de lutte contre le VIH, demandons donc à tous les partis politiques de s’engager à ce que le Québec soit un leader mondial dans l’atteinte des objectifs de l’ONUSIDA avec une collaboration avec le milieu communautaire VIH en place pour établir des stratégies efficaces pour y arriver.
Nos 40 ans d’expérience en VIH et Sida serviront également à l’amélioration du réseau de la santé si nous voulons consolider ce système et assurer des soins efficaces à l’échelle humaine.
La Fondation Québécoise du Sida, la COCQ-SIDA et ses membres appliquent depuis plus de 35 ans des solutions qui ont amélioré la vie des personnes vivant avec le VIH tout en supportant leur proches et la population pour prévenir l’infection. Avec les objectifs de l’ONUSIDA, les moyens actuellement disponibles, et la grande expertise des organismes en matière de services de proximité, il ne manque que la volonté politique pour éradiquer le VIH d’ici 2030.
Nous demandons au gouvernement du Québec qui sera prochainement élu, de s’engager à atteindre les objectifs de l’ONUSIDA d’ici 2030 et à créer un comité de travail impliquant le mouvement communautaire de lutte contre le VIH/Sida d’ici la Journée mondiale de lutte contre le Sida, le 1er décembre 2022.
Ensemble, développons une stratégie concertée pour mettre fin à la transmission du VIH au Québec.
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