FINANCEMENT FÉDÉRAL DE LA LUTTE CONTRE LE VIH
Les organismes de la Fqsida touchés par les coupes du fédéral poursuivent, aux côtés de leurs homologues canadiens, les efforts pour que soient maintenus leurs fonds et que soit revu en profondeur le mode de financement par Ottawa de la lutte contre le VIH.
Au moment où la fin de la pandémie paraît techniquement possible, on déplore le manque de vision de la part du gouvernement fédéral.
Dans ce contexte de grande précarité, votre soutien à la lutte contre le VIH au Québec fait d’autant plus la différence. Vos dons ponctuels nous sont aussi très précieux! Merci!
GEIPSI : QUEL AVENIR POUR LA LUTTE CONTRE LE VIH?
Yvon Couillard est le directeur général de GEIPSI, organisme montréalais œuvrant auprès d’une clientèle fortement marginalisée, vivant avec le VIH/sida ou le virus de l’hépatite C (VHC) et qui présente un profil en itinérance, en toxicomanie et, parfois, en santé mentale. L’entrevue qu’il nous a accordée jette un éclairage inquiétant sur l’avenir de la lutte contre le VIH au Canada.
Le financement fédéral représente 45 % du budget de GEIPSI. Pour Yvon, la priorité est claire : maintenir le centre de jour. Mais la perte de ces fonds signifierait la suppression d’un des deux postes d’intervenants, la diminution des services et la réduction des heures d’ouverture.
Pour l’heure, Yvon attend une réponse à sa demande de budget transitoire : s’il est accepté, le dispositif prévoit pour les organismes concernés le maintien des fonds pour une année. Au terme de cette année, les directeurs devront présenter leur plan stratégique de financement. Les coupes prévues par Ottawa ne sont en effet aucunement remises en question et il est demandé aux organismes de trouver eux-mêmes l’argent nécessaire à leurs activités!
La situation est particulièrement préoccupante, car Ottawa ne semble avoir aucune vision en matière de lutte contre le VIH et le VHC. Au Québec, par exemple, les organismes œuvrant auprès des utilisateurs de drogues injectables (parmi les populations clés), les itinérants, ou auprès des femmes (hormis les travailleuses du sexe), sont pour la plupart menacés par les suppressions du fédéral. Aucune stratégie visant à suppléer aux services mis en péril par ces coupes ne semble prévue!
Yvon sait pouvoir compter sur la mobilisation du mouvement communautaire de lutte contre le VIH pour obtenir le financement fédéral pour 2018-2022 de ces organismes. Mais il ne cache pas l’inquiétude de son équipe et de ses bénéficiaires.